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le blog de Laurent Tellier

le blog de Laurent Tellier

Evasion, poésie, loufoque, tout ici est permis dans le respect des autres et de soi-même . Un espace de liberté et de partages autour d'un thème commun: l'amour de la langue française.


Quelle joie de vous retrouver

Publié le 24 Novembre 2023, 14:26pm

Quand elle s’habille le soir de strass et de paillettes, qu’elle allonge ses jambes : quatre, parce que deux n’auraient jamais suffi à la curiosité de ceux qui choisissent de passer au-dessous pour éveiller quelque fantasme, ce à quoi je le confesse, je me suis adonné avec plaisir et volupté. Qu’elle est belle quand elle contemple de son œil cyclopéen sa ville, quand elle cligne de son œil aveuglant pour bien montrer sa beauté supérieure. Vous allez me dire, avec raison, mais enfin, il partait pour le Congrès des Maires, pour bosser, pour justifier sa fonction d’élu, pour pleurer des subventions … Eh ben j’ai fait tout ça et le reste avec des fortunes diverses : pour les sous, ben, y a plus rien et donc il n’y aura pas plus, mais on sera protégé, bichonné, on nous a dit et répété que nous étions le premier échelon de la vie politique (au sens étymologique, de la vie quotidienne des gens entre eux), de vrais héros, on nous aime beaucoup , bref, que nous sommes les premiers maillons de la cohésion sociale. Une fois envoyés les compliments, on va se débrouiller à faire ce qu’on peut, avec notre énergie, notre savoir-faire et nos petites compétences. Il reste quand même des ces grandes envolées expiatoires, au-delà des mots et des emphases, que les rencontres avec les collègues, qui vivent les mêmes problèmes, nous en apprennent autant que les avalanches de circulaires, de normes, de décisions et de promesses qui se répètent et s’oublient. Je crois bien que c’était mon huitième ou neuvième congrès, quelques mots ont changé, pour faire dans l’air du temps, on change des mots ringards mais l’esprit reste le même. Demain, vont encore pleuvoir les normes, les corrections de normes, les annulations de normes pour les remplacer par des normes plus normatives. Ah si, quand même, et j’y reviendrai plus tard : les finances locales, que je connais un peu, quand même. C’est toujours amusant, ce débat, on s’embrouille pour savoir qui a décidé d’augmenter telle taxe, qui a décidé d’augmenter telle autre taxe, qui décide des orientations générales et puis, après avoir fait le constat, et bien, c’est tout monde, alors on renvoie sur le plus petit commun dénominateur : le maire. L’art du langage financier, c’est de s’attribuer quelques rares effets positifs et de renvoyer à l’autre l’ensemble du reste, toujours négatif, au dernier de la classe.

Mais je n’ai pas envie de continuer le dialogue de sourds qui faisait tellement de bruit. J’étais un observateur, genre vieux routier, et je regardais ça avec goguenardise, avec recul, du haut de ma modeste expérience, mais ce qui m’a vraiment heurté, c’est le slogan de notre congrès : Communes attaquées, République menacée. C’est plus qu’un constat, c’est un cri déjà de désespoir. Plus petit organisme de la République, la commune est devenue une cellule fragile qui peut assez vite rendre malade l’ensemble du corps social, et d’un mal qu’il sera difficile de soigner. J’ai été heureux de faire ce long voyage, pour y retrouver des amis de partout et parler autant du futur que du passé, parce que  rêver de la République, ça se conjugue toujours au futur.

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