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le blog de Laurent Tellier

le blog de Laurent Tellier

Evasion, poésie, loufoque, tout ici est permis dans le respect des autres et de soi-même . Un espace de liberté et de partages autour d'un thème commun: l'amour de la langue française.


Impressions parisiennes

Publié le 25 Novembre 2023, 13:30pm

J’ai flâné dans Paris pour y retrouver mes rêves d’enfant ébloui par les lumières, puis comme adulte y croiser les fantômes de ceux qui ont fait la légende et le mythe. J’ai longé les murs, rasé les monuments pour ne pas rater le spectacle des gens ébahis par les magasins, les grands, ceux du luxe, les statues, les monuments qui nous parlent d’héroïsme, de combats pour des idéaux ou d’autres Lumières et puis je suis rentré.

Je n’ai pas retrouvé la nostalgie de mes découvertes mais je reste admiratif de ce spectacle qu’offre la ville qu’éclaire le faisceau de la Tour Eiffel, comme pour illuminer d’un éblouissement un mythe endormi. On sent une odeur étrange de fierté et d’angoisse, entre grilles de protection, files d’attentes canalisées entre deux rangs de barrières. J’ai pensé à ces horreurs de 2015 et à toutes les autres, après et avant, comme une blessure qui guérit mal. Cette frénésie pour les Jeux Olympiques comme expiation et comme repentance mais on ne solde pas les tragédies.

J’ai vu les lumières de la ville, j’ai aussi entendu ses bruits, lancinants, exaspérants, des sirènes qui hurlent leurs urgences et qui maintiennent un climat bizarre entre sourde angoisse et banalisation des drames quotidiens et la nuit, ces lumières clignotantes comme si tous les soirs, le spectacle était dans les bleus des gyrophares plutôt que dans les couleurs flamboyantes des salles de spectacle. J’aime toujours Paris parce que j’y ai des souvenirs et y ai fait des rencontres, comme la dernière fois avec Benoît Duteurtre, quand je suis passé sous la plaque qui rappelle le lieu où se sont rencontrés Héloïse et Abélard, Quai aux Fleurs, quand autrefois j’allais Place du Tertre, baguenauder vers Montmartre et tant d’autres souvenirs. La rue des Saints-Pères, pour m’y former aux techniques de la psychothérapie institutionnelle, les Congrès des Maires et les soirées à refaire le monde qui attend toujours à en voir les premiers effets, car comme disait l’autre, tout ça, c’est moins grave que si c’était pire.

Je suis revenu malgré tout satisfait d’avoir renoué avec une atmosphère, une ville exaspérante et merveilleuse, une ville paradoxale mais qui ne laisse pas indifférent. Je ne sais pas si et quand j’y retournerai, on verra, ce qui est sûr, c’est que pour y aller, on met désormais autant de temps qu’au début du XXe siècle, entre bouchons, travaux et autres avatars, il faut pour nous, imaginer que nous faisons un vol Paris-New York en soute à bagages, vu les inénarrables ralentisseurs qui sont comme des trous d’air en avion.

Finalement, Paris a toujours quelques attraits, et c’est comme partout, on y trouve ce que notre mémoire en retiendra.

 

 

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