dérapage incontrôlé

Dans le monde tel qu’il va (sans vraiment savoir où il va), il reste de temps à autre, des moments rares dont il faut profiter (le mot étant trop « mercantile », je corrige : dont qu'il faut savourer) et surtout se souvenir. Rien de mieux que l’écrire.

J’ai profité de ce bel après-midi d’automne, après quelques jours de grand déluge, pour aller aux champignons et donc, le moment de bonheur, c’est de rentrer bredouille. Je sais, vous allez me dire, il déraille encore, il va être temps qu’il arrête ! Eh ben, non !

Alors, c’est quoi ce moment de bonheur : c’est juste de revenir en forêt entouré de mes chers arbres et de leur dire combien ils m’ont manqué. Comme le soleil était revenu, il y avait du monde dans la forêt et dans les arbres. Tiens, en passant, on dit bien qu’on va dans la forêt pour ramasser du bois ; mais à l’envers, ça marche pas : aller dans le bois pour ramasser la forêt, ça ne tient pas debout. N’ayez pas peur, celle-là, je la raconte dix fois par ans, et là, bientôt, je vais pouvoir la tester sur mes petits-enfants, ils ont l’âge d’accéder à mes folies.

Bon, je reviens à l’essentiel. Je vais un jour écrire un mémoire sur mes balades en forêt, c’est névrotique et apaisant, c’est à la fois maladie et traitement : xylopathie et xylothérapie , mon seul souci étant de ne pas finir élagué par un forestier avec tronçonneuse. Vous voyez ça peut aller loin … Sauf qu’en poussant un peu plus loin des limites à ne pas franchir, et que je franchis allègrement, je vois là une idée à creuser pour soigner  tous ceux qui souffrent des maux divers à cause des arbres : xylophobie, xylophilie (soignée par le xylophène), xylophonie, cette intolérance au xylophone en bois (forcément) que j’éprouve moi-même quand c’est mal joué et tous les xylotrucs qui permettent d’entrevoir un débouché commercial. Quand on découvre un truc, tout de suite, il faut penser aux revenus que ça peut rapporter et tout est bon, le charlatanisme, ça se porte bien par ces temps troublés.

De là à transformer les forêts en sanatorium, n’exagérons rien. La vraie cure, c’est bien la balade dans la nature. Vous voyez son efficace, je reviens la tête à l’envers, mai ça m’amuse. Il n’y a pas d’âge pour faire l’enfant, je veux dire, pour jouer à être un enfant.

Sinon, le temps passe bien vite et comme j’ai l’habitude de dire, encore une journée de plus en moins, c’est comme l’ivresse, après, on a la gueule de bois. Mais vous le savez maintenant, ça se soigne très bien …