Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

le blog de Laurent Tellier

le blog de Laurent Tellier

Evasion, poésie, loufoque, tout ici est permis dans le respect des autres et de soi-même . Un espace de liberté et de partages autour d'un thème commun: l'amour de la langue française.


journée de pluie

Publié le 22 Septembre 2023, 14:46pm

Aujourd’hui, il pleut comme vache qui pisse et on atteint à peine les dix degrés. C’est brutal, ça ravigote. Du coup, pas de promenade, je ne suis pas un escargot même si j’ai beaucoup d’admiration pour ces bêtes-là. Un escargot, c’est besogneux, persévérant, résistant et surtout, ça aime la pluie. Ni lui, ni moi avons choisi d’être ce que nous sommes, pardi et nous traçons notre chemin comme nous pouvons.

Alors je trie les photos. J’aurais pu ranger quelques timbres mais je n’ai pas la tête à ça. Les photos d’hier et d’avant-hier : les vieux papiers et les vieilles bâtisses. Mon fonds d’archives commence à prendre de la place avec les bouquins, les albums, je vis au milieu d’un amas de choses et je passe la moitié du temps à chercher et l’autre moitié à augmenter les tas où je cherche, ce qui mathématiquement, augmente mon temps de recherche et le volume à fouiller. Dans cette équation, reste le temps qui passe, qui lui ne se multiplie pas.

On ne se donne que le mal qu’on s’inflige, je ne vais pas me plaindre. Dans les trésors qui s’accumoncèlent, je trouve toujours des choses que j’avais rangées, puis oubliées. Quand ça ressort, c’est comme si voyais un petit film : tiens, c’est vrai, je me souviens de cet endroit, c’était quand ? Si je retourne la photo, je prends une gifle : dix ans, vingt peut-être  et pourtant c’est comme si c’était hier, ah oui, j’étais allé si loin pour voir ça ! Je devrais y retourner ! Pour quoi faire, en vrai ? Autant continuer à chercher, ailleurs, autre chose. Retourner au même endroit, c’est refuser d’avancer. Si, il y a des lieux où je vais comme en pèlerinage, à la recherche de souvenirs précis que je ne veux pas oublier, pour y puiser de l’énergie dans leur évocation, des lieux, surtout, où quelque chose s’est passé et que la mémoire embellit. Souvent, c’est en rentrant de ces vagabondages que j’ai envie de raconter une histoire, alors, comme aujourd’hui, ça pleut, je n’ai pas grand-chose à raconter de la journée et je suis devant les photos et les documents. Je trie, je cherche, j’égare, je rouspète et du coup, je fais une pause, je n’ai rien à raconter mais je l’écris quand même.

Là, je suis devant une photo assez rare de mon village au tournant du vingtième siècle. Il y a sur le cliché trois femmes chapeautées et un enfant. Sur la place du village, un charrette, des fagots de bois et les maisons aux abords assez négligés. Je ne saurai jamais de quoi ces trois femmes parlent : de la dureté des temps, des prix qui flambent, des enfants qui auront un meilleur avenir (en vrai, 14 ans plus tard, ils partiront à la guerre et pour trente d’entre eux, ne reviendront pas). Cette photo n’a rien de nostalgique dans mon esprit, elle montre le quotidien d’une autre époque, mais dont les préoccupations sont éternelles : l’avenir.

Par bonheur, si on connaît le passé, heureusement, on ignore tout de l’avenir, même si on se hasarde à des pronostics. Mon rêve, quand j’étais enfant, c’était d’avoir une DS ! Personne ne sait de quelle DS je parle, et c’est tant mieux, parce que tous les enfants ont des histoires merveilleuses de déesses en tête.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents