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le blog de Laurent Tellier

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Evasion, poésie, loufoque, tout ici est permis dans le respect des autres et de soi-même . Un espace de liberté et de partages autour d'un thème commun: l'amour de la langue française.


L’art de la matéologie

Publié le 13 Mai 2023, 12:14pm

L’art de la matéologie

Rabelais, jouisseur de la vie et adepte du parler vrai avait inventé un concept qui trouve enfin l’époque de ses brillants spécialistes. Hélas, comme Monsieur Jourdain, ils ignorent qu’ils en font sans le savoir. La matéologie, c’est l’art de parler pour ne rien dire. Et Dieu sait combien c’est en vogue ! Dans tous les domaines, les vanités de faire croire que l’on sait tout de que quoi l’on parle enflent des esprits vulgaires. On invente des mots, c’est le propre de l’heuristique pour affirmer des contre-vérités, on se gausse de parisose, l’art faire chanter les mots avec des rythmes élégants, on soliloque en groupe en affirmant ce qui est indémontrable avec un aplomb bouffi d’orgueil bref, on fait de la com’ en prétendant faire de l’explication. Sauf que quand on n’a rien à expliquer, on dilue, on soliloque, on méprise. Du haut d’un piédestal posé sur des sables mouvants, on affirme, on démontre, on persuade mais bizarrement, on ne convainc pas. Vous avez dit bizarre, comme c’est bizarre !

Vous voyez, moi aussi je fais savant pour prétendre avoir raison, mais c’est par dépit. Le sophiste, c’est celui qui fait des affaires au moyen de cette sagesse apparente et sans réalité. C’est de qui, ça ? D’Aristote, ça en bouche un coin, pas vrai !

Voilà, j’ai fait mon intéressant, parce que j’en ai marre d’entendre qu’on veut notre bonheur en ne faisant rien pour y participer. J’ai toujours été modéré dans mes propos, mais maintenant, je ne tiens plus. Advienne que pourra.

Heureusement, j’ai mes refuges : le livre, la recherche et mes travaux.

A propos, je suis en train de terminer un travail sur ma chère Vallée des Poètes pour un numéro spécial d’une revue historique. Là, je trouve une vraie satisfaction : rendre à ceux qui ont trimé dur pour essayer de sortir de leurs conditions, et c’est émouvant. Des gens de peu, des gueux comme ils aimaient se nommer, qui à la force du verbe vont s’élever pour faire de la culture un bien commun, qui n’appartient pas qu’aux privilégiées ou aux enfants de…

Voilà, c’est dans l’histoire de ces gens modestes que se trouve notre salut, pas dans les partages de profits ou de savoir. Ça ne sert à rien de réinventer une histoire imaginaire, il faut juste l’apprendre et en tirer des leçons. Je n’avais pas envie de revenir raconter des histoires loufoques, ça reviendra. Juste un besoin de revenir à la triste réalité : ce que l’on nous propose, c’est l’abandon d’un rêve au profit d’un vague projet désincarné où tout se compte en médiocres promesses inaccessibles. En plus, tout s’y met : il pleut sans discontinuer, il fait froid, bref, tout déconne dans le monde mais on nous dit qu’il n’y a pas d’espoir. Alors, tout va bien, continuons à oublier de penser l’avenir et déconstruisons l’histoire, ça occupe.

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