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le blog de Laurent Tellier

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Evasion, poésie, loufoque, tout ici est permis dans le respect des autres et de soi-même . Un espace de liberté et de partages autour d'un thème commun: l'amour de la langue française.


un peu de sérieux

Publié le 11 Février 2023, 14:43pm

Allez, je me lance dans le grand débat sur l’avenir de notre société.

J’ai le souvenir de mes cours de socio quand (à l’époque) on nous prévoyait un débat sur l’extinction de l’individu dans les révolutions selon Thomas Kuhn qui, de paradigme en paradigme , installent un modèle de société qui imposerait nos comportements. Pour cela, il est essentiel que les idéologies du  modèle précédent ne soit pas réfutées, mais remplacées. Le hic, c’est que la logique des remplacements amène grosso modo à revenir au principe initial, d’où le nom donné à ces mouvements : la révolution, c’est-à-dire le retour à la case départ.

Je ne veux pas faire le savant, mais de ce que j’ai pu observer depuis que j’ai l’âge de la raison pure selon Manu (Kant), si l’on admet que le nouveau cycle a commencé en mai 68, c’est que la roue a fait un tour complet. Des concepts de libéralisation des mœurs, des rapports sociaux, de progrès sociaux, il me semble que la globalisation libérale a fait sa révolution et qu’elle est au bord de recommencer son aggiornamento culturel.

Voilà, mon charabia est terminé, voilà où je veux en venir, en clair. Notez simplement que ce détour par la théorie me donne désormais une légitimité à être « un expert ». Peu importe le charabia, c’est comme cela que ça fonctionne, les experts : ça jargonne.

Donc, nous n’avons aujourd’hui aucune alternative au retour vers le départ, c’est la théorie du cercle, ou de l’ellipse, comme le voyage des astres dans le ciel qui voient les comètes réapparaître selon des cycles très précis et qui annoncent les grandes ou les mauvaises nouvelles.

Quand j’ai fait ma première manif, je chantais les louanges de l’appropriation de ma liberté, de ma personne, de l’individu certes social, mais de l’individu. Avec mes camarades, nous allions unir nos individualités pour former la masse qui allait mettre un terme à toutes les exploitations : sociale, sexuelle, politique et tutti quanti.

Bon, on a eu droit au retour de manivelle aux prétextes de crises pétrolières, d’antagonismes des blocs politiques, de révolutions en tous genres et donc, il a fallu plier au risque de faillite économique. C’est ça ou la guerre, une nouvelle fois. Alors, on a laissé tomber, on a succombé à la logique financière pour sauver un modèle de société qu’on venait de combattre. Mieux, on a offert la quasi-totalité de nos compétences et de nos ressources à cette main invisible du marché, qui crevait les yeux tellement elle était invisible. On a fait d’énormes progrès technologiques, rapproché les systèmes sans jamais rapprocher les peuples dans l’utopie d’un monde libéral, sans frein, on a avancé en aveugle dans les écueils écologiques, sociaux et humains qui ont inévitablement conduit vers l’inverse de ce que l’on croyait sans limite : les inégalités, les conflits idéologiques, religieux et la mise en danger de notre planète. Pour faire payer cette insouciance, on va exiger de revoir notre modèle sans  toucher ceux qui ont organisé cette faillite. C’est là que le demi-tour du cercle de la révolution est engagé car la notion de progrès est en train de laisser place à la notion de retour, de privation et de sanction pour ceux qui en ont abusé sans laisser place à l’espoir pour ceux qui en ont toujours été exclus. La stigmatisation, les peurs organisées ne seront jamais un projet d’avenir.

Pour finir cette chronique pseudo intellectuelle, je cite Démocrite : La discorde est néfaste aux deux camps, car pour le vainqueur comme pour le vaincu, la ruine est la même. Ou si vous voulez, mon cher Pierre Dac : si tous ceux qui croient avoir raison n’avaient pas tort, la vérité ne serait pas loin.

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