devinettes

Une petite devinette, aujourd’hui, juste pour voir. Si vous connaissez la réponse (sans vérifier sur Wikipédia, bien sûr), alors vous m’épatez.

Donc la question : qui a inventé le parapluie d’Aurillac ?

Trois suggestions : Michel Drucker, Dave ou Alexandre Périer ?

Oui, c’est compliqué alors je vais vous donner un coup de main : Il n’est pas tous les jours à la télé depuis des décennies. Bravo, vous êtes forts, c’est Alexandre Périer ! CC (zut, on se croirait  sur un rézosocio ou devant un jeu intellectuel à la téloche).

Qui c’est, Alexandre Périer : un gars de Marmanhac où il est né en 1820, qui est parti comme tant d’autres chercher la fortune et qui est revenu avec cette invention. Oui je sais, faire des parapluies, ça veut aussi dire qu’on s’en sert souvent, mais nous sommes au Pays Vert. Sachez aussi que la durée moyenne d’ensoleillement est supérieure à celle de Toulouse (pan sur le bec).

Alors, si les parapluies de Cherbourg ont eu leur publicité, ceux d’Aurillac doivent aussi en bénéficier, et leur inventeur aussi. Vous savez comme moi que nul n’est prophète en son pays, certes, mais faut-il jeter aux oubliettes ceux qui ont contribué à l’amélioration de la vie des êtres humains. Non, mais c’est sérieux, mon histoire et pour la peine, je souhaite qu’il pleuve jusqu’au déluge chez vous, on verra si vous sortez sans être protégé (de la pluie).

Je me souviens d’un concert des Pink Floyd, en Angleterre, dans les années 80, il pleuvait comme Salers qui pisse (la Salers et l’aristocrate des vaches, mais comme les aristocrates, elle a besoin parfois de satisfaire à certains besoins naturels) et on a demandé aux milliers de fans de ne pas ouvrir leur pébroque pour ne pas gêner ceux de devant, et même la Princesse de Galles, Lady Di a fait l’effort. Tout le monde a été trempé, mais le concert (que j’ai revu récemment) a été leur plus beau. C’est ce que l’on appelle le contre-exemple, pour affirmer l’inverse. Oui le parapluie. Celui de John Steed dans Chapeau melon et bottes de cuir, celui des bulgares agrémenté de ricine dans leur outillage d’espion, celui des atlantistes qui vendaient un parapluie nucléaire, celui des amoureux de Peynet, rien de tout cela sans Alexandre Périer, de Marmanhac. Parce que les Anglais, qui ont inventé la douche écossaise pour se moquer de leurs kilts (là, c’est approximatif, mais ça passe bien), ils ont piqué l’idée pour des raisons évidentes, imaginez un Lord sans son riflard et son chapeau melon. Tiens je vais chercher d’où vient le chapeau melon, on ne sait jamais. Il y a des gens utiles à l’humanité qui n’ont jamais de reconnaissance, ils sont oubliés pour que ceux qui suivent puissent profiter de leur contribution. Vous en voulez une autre ?

A qui doit-on le congélateur ?

Pareil : trois suggestions : Léon Zitrone, Guy Lux (c’est les mêmes qu’au-dessus) ou Charles Tellier ?

Oui, Charles Tellier. L’inventeur du procédé de conservation par le froid, ce n’est pas Louis Frigidaire, ni Antoine Bosch ou Albert Darty, non, c’est bien Charles Tellier (1828-1913). Le pauvre, il avait des idéaux incompatibles avec l’argent, un pur qui a fait avancer la science sans en tirer un peso (oui, il a quand même essayé en Argentine).

Du coup, j’ai imaginé un dialogue entre ces deux illustres inconnus (ils étaient de la même génération)

• Ah, mon bon Charles, comment vas-tu ? Toujours à la recherche du froid ?
• Ben oui, mon cher Alexandre, et toi, tu avances avec ton truc contre la pluie ?
• Oui, mais je crois bien que j’ai avancé, c’est comme un couvercle replié, qui s’ouvre et protège, grâce à un système installé sur le manche
• Oouh, c’est compliqué ton truc
• Mais non, regarde, je dessine
• Ah oui, c’est bien, mais ça t’enlève une main, qui doit tenir l’engin ?
• Ben oui, mais quand tu vas uriner, tu fais comment ?
• C’est vrai, je reconnais. Moi tu sais, j’ai avancé aussi, j’ai trouvé comment garder la viande longtemps, sans qu’elle pourrisse. Avec le froid, ça peut rester longtemps intact.
• Ah, c’est comme les mammouths qu’on a retrouvés en Sibérie (oui, on avait déjà fait cette découverte, dès 1799 !), mais dis-moi, si je congèle un morceau de Salers, les gens de 2022 pourront encore le manger
• Evidemment, ils mangeront tellement de cochonneries qu’ils croiront manger naturel, un carré de Salers, la vache, pas le fromage, de 1860, ça vaudra de l’or !

Avouez que parfois, les grands esprits ont parfois du génie, infantile, parfois, mais c’est rassurant, ils sont comme nous.

Cette histoire des gens qui ont contribué à l’amélioration de notre vie et qui sombrent dans l’oubli, pendant qu’on célèbre des gens qui ne servent pratiquement à rien mais qui font du fric, je ne m’y suis jamais fait, question de génération. Tout ça pour dire que qui que nous soyons, quoi que nous fassions, nous avons tous les mêmes besoins physiologiques et là, le niveau est le même pour tous.

J’étais parti de l’histoire du parapluie et de l’hommage à Alexandre Périer. Puisse cette galéjade faire de lui un personnage dont on retient le nom, l’esprit inventif et  le goût de la répartie. Moi, je lui voue une reconnaissance éternelle (enfin de mon éternité à moi), tout comme, mais là, vous vous vous en doutez, je suis reconnaissant à Charles Tellier d’avoir donné à notre nom, une postérité. Le dialogue imaginaire n’est rien d’autre que ce qu’il est. Ne cherchez pas ailleurs, je souhaite juste vous faire partager mon souci de rendre leur mérite aux gens qui ne savent pas le faire valoir, ça évite de parler toujours des mêmes. Surtout en ce moment.

Comments

[jean-louis Vautrin]

difficile la devinette J'ADORE