Le silence, celui que l'on s'impose comme un répit, comme un repos, est bien autre chose que l'absence, qui est oubli de soi et des autres. Le monde et les cerveaux, emportés par un virus, ne cessent de pleurer leurs impuissances. Il serait opportun, plutôt que de sombrer dans le néant, de prendre le temps pour faire des projets. Rêver, c'est vivre, c'est revivre et c'est survivre. Voilà deux ans, que dans l'ombre, je travaille au projet de mes rêves, donc de ma vie, de ma re-vie, de ma survie. Avec l'amitié que me font Benoît Duteurtre, mes amis et mes amies (ne comptez pas sur moi pour l'inclusivité qui exclut plutôt qu'elle ne mélange), le Prix du Château de Sédaiges à Marmanhac verra le jour dans les meilleurs conditions le dimanche 9 octobre 2022. C'est une histoire un peu folle, cette idée d'un prix littéraire. Après tout, peut-être que la folie est l'ultime remède à la folie, soigner le mal par le mal, mais c'est aussi un sursaut. Ne regardons pas le monde avec la peur, n'écoutons pas les augures et les devins, les voyants qui sont aussi des colporteurs d'angoisses primitives. La crise sanitaire, réelle, angoissante et authentiquement dangereuse est hélas dépassée par la crise que provoque un emballement médiatique infernal, destructeur et surtout irresponsable. On n'a pas le droit de faire la course à l'échalote avec les peurs et les obsessions. Qui va siffler la fin de cette ignoble folie. Nous avons besoin d'avenir, d'espérance, de confiance parce qu'à ce rythme là, quand nous aurons vaincu le virus, nous ne pourrons jamais vaincre nos traumatismes et alors, nous aurons abandonné l'espoir. Pour nos enfants, nous serons ceux qui ont tué le rêve.
Je reviendrai désormais, pour essayer d'allumer une bougie, de ramener un peu de lumière pour ne pas sombrer. Qu'on me prenne pour un fou, même cela, je l'accepte, c'est au moins reconnaître qu'il y a une issue.